Hyperrealisme et photo-réalisme en peinture
L’hyperréalisme en peinture
L`hyperréalisme ou photo-réalisme a connu son essor et son nom avec le galeriste américain Louis K. Meisel dans les années 60. Il fut initialement le propre du seul medium de la peinture.
L’hyperréalisme est tout d’abord, issu du Pop Art et d’une réaction à l’expressionnisme dans l’art abstrait. L’hyperréalisme a de commun avec le Pop Art l’attention portée à tous les symptômes de l’ère de consommation de masse.
En opposition à l’idéalisme de l’art abstrait qu’il s’agisse du lyrisme quasiment métaphysique de Rothko ou de l’action painting, les hyperréalistes se livrent à une observation qui se veut dénuée de subjectivité. Ils sont comme des « copistes ». Ils retranscrivent fidèlement ce que la photographie capture en un instant.
Évidemment la problématique de l’imitation, de la véracité de l’image et de toute forme de représentation n’est pas loin. En réalité elle a d’emblée introduit le doute critique dans la démarche des hyperréalistes. Les chefs de file de première génération de peintres photo-réalistes furent propulsés sur le devant de la scène internationale de l’art contemporain lors de la Documenta 5 en 1972.
Chuck Close l’hyperréalisme dans le registre du « portrait » monumental
Richard Estes pour ses « paysages » urbains hyperréalistes
Ralph Goings hyperréalisme et « natures mortes »
Ce qu’il y a donc de particulièrement fascinant dans la démarche des hyperréalistes c’est que l’ascèse de la copie de copie, le principe de l’imitation servile est mise en cause, voire dénoncée. Les changements d’échelle, les cadrages serrés ou à « la façon de photographies d’amateurs » soulignent immédiatement que l’on est dans le champ de la « picturalité ».
L’hyperréalisme en sculpture est né avec Duane Hanson, George Segal et John de Andrea, entre autres, avec la même attention aux signes de la modernité et sa critique implicite. L’hyperréalisme en sculpture n’a cessé d’évoluer avec les techniques mais a aussi déplacé les centres d’intérêts. Ron Mueck est évidemment le personnalité la plus en avant dans le registre de la sculpture hyperréaliste.
Pour en savoir plus voir l’article « L’hyperréalisme en sculpture »
Il y a de très nombreux prolongements à ce mouvement artistique. Qu’il s’agisse de photographie avec les tenants de la « Photographie Objective », tels que Thomas Ruff, Candida Höfer ou Gursky ou encore la démarche obsessionnelle de Thomas Demand à reproduire en maquette des photographies de faits divers pour ensuite les photographier sous cette forme et détruire au final la réplique.
Mais d’autres grands peintres ont aussi exploré ce rapport mimétique à la photographie du réel, notamment Gerhard Richter.
Pour en savoir plus :
⠀ On trouve aussi de jeunes artistes au réalisme encore plus saisissant qui continuent à interroger les signes de « la vie moderne ». On peut citer Lee Price qui dans des œuvres d’un hyperréalisme invraisemblable questionne la représentation de la Femme dans nos société. Ces œuvres sont autant de couvertures de magazines féminins détournées, au même aspect glacé, à l’exception de l’authenticité du modèle figuré, (Lee Price en personne), et le surréalisme des mises en situation.
Les hyperréalistes. Chefs de file
Chuck Close
Richard Estes
Ralph Goings
Auteur : Thierry Grizard