Robert Longo ombre et lumière
Robert Longo est un dessinateur américain proche du Pop Art et de l'hyperréalisme qui se caractérise par une virtuosité inégalée
Robert Longo un artiste ambiguë
Robert Longo (né à Brooklyn en 1953) est un artiste équivoque. On ne sait pas si il faut le considérer comme un énième avatar de l’hyperréalisme dans ce qu’il a notamment de plus superficiel, voire kitsch ou même purement commercial ou un authentique artiste au prise avec une autre lecture du réel.
On peut supposer que la réponse est complexe, qu’il n’y a pas de solution univoque.
Ce qui tout d’abord caractérise le travail de l’artiste américain c’est la virtuosité.
Le dessin monumental
Il a été un des rares à avoir porté le dessin à une dimension outrepassant le cadre étriqué où l’avait cantonné ses origines liées à l’imprimerie lequel exigeait une dimension contrainte. Sans même évoquer le fait que le dessin a longtemps été considéré comme une esquisse pour un travail plus noble, la peinture ou la sculpture.
Robert Longo à non seulement grâce à son immense technicité donner une dimension monumentale au dessin le mettant sur un pied d’égalité avec la peinture, le tableau. Il a su aussi insuffler à ses travaux un aspect profondément sculptural.
De ce point vu le travail de Longo est exceptionnel surtout si on le resitue aux débuts de sa carrière. Il a fait du dessin une œuvre de sculpteur.
Les filiations
Robert Longo a initié sa démarche dans les années 80 alors que l’abstraction lyrique dominante aux états unis faisait face à une vaste réaction.
En effet les nouveaux réalistes avec Robert Rauschenberg se sont dans les années 50-60 rebellé contre le diktat de l’abstraction et ont décidé de revenir au réel dans toute sa matérialité, ses aspects politiques et sociaux. On connaît la suite le Pop art quelques années plus tard prendra son essor ainsi que l’hyperréalisme. Deux mouvements associés dans leurs interrogations sur la société des mass media et le statut de l’image.
Le Pop Art
Andy Warhol s’engageait dans l’itération, la reproduction mécanique via la sérigraphie et reprenant Duchamp remettait en cause non pas la véracité de l’image déjà invalidée mais exhumait au grand jour sa nature même. Le Pop Art est entièrement animé par la déconstruction des nouveaux canaux de communication, en particulier visuels. L’image est d’ordre iconique, elle n’est ni vraie, ni authentique et encore moins le révélateur de la subjectivité démiurgique de l’artiste. (Voir aussi notre article sur Thomas Ruff).
Les hyperréalistes
Les hyperréalistes (voir notre page dédiée à l’hyperréalisme) poursuivaient une voie similaire en se transformant en moines copistes. Ils faisaient de leur apport artistique une ascèse méthodique et terriblement astreignante. Leur travail consistait à recopier littéralement non pas un motif extérieur mais une image photographique ou prélevée dans la Presse. Ils réalisaient une image exacte d’une image mécanique.
Cependant très rapidement ce programme de départ à connu des entorses multiples. En réalité le motif n’est pas une photographie mais un assemblage de photographies, les détails sont altérés, subtilement déformés ou rendus dans des manières proprement picturales.
Robert Longo n’est pas un hyperréaliste
Robert Longo est redevable en grande partie de ces deux mouvements dont il a connu les derniers soubresauts, tout du moins en peinture car la sculpture hyperréaliste à pris un tout autre essor depuis.