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Marlene Dumas, Figure et figures

Marlene Dumas n’est préoccupée que d’une chose la figure, durant toute sa carrière elle n’a peint que portraits, vanités, masques

Marlene Dumas, Figure et figures

La figure ça ne va pas de soi !

Marlene Dumas, peintre hollandaise d’origine sud africaine, née le 3 août 1953 au Cap, n’est préoccupée que d’une chose: la figure.

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Marlene Dumas a presque essentiellement fait durant toute sa carrière que des portraits, des vanités, des masques anthropomorphes ou des personnages en pied.

Bien que ne se souciant que de la figure humaine, elle ne travaille pourtant pas d’après modèle. Les principales sources d’inspiration de Marlene Dumas sont d’origine photographique. Ce qu’elle extrait du flux des images, catalogues, presses ou autres, porte presque toujours sur de grands thèmes universels, la mort, le sexe, la solitude. Cependant la connotation historico-politique est fréquemment présente et contextualise ces grands thèmes, ou inversement ces cas particuliers , qui sont alors universalisés.

Cependant, pour Marlene Dumas la figure est un sujet propre à la peinture, et ces grands et petits sujets, si ils ne sont pas sans importance, n’en sont pas moins que le prétexte sincère, ou purement occasionnel, subjectif, pour se livrer à l’exercice de coucher sur le papier ou la toile une forme picturale représentant en pied ou depuis la taille une personne. Or pour Marlene Dumas dresser un portrait sous forme de figure ne va pas de soi. En effet, selon l’artiste hollandaise, la figure, (les formes, taches, couleurs représentant un humain), ne tient pas d’elle même dans le cadre limité de la feuille ou de la toile. La figure est : ou emprisonnée, ou s’échappe, ou ne trouve aucune place dans le cadre ; parvenir à maintenir un équilibre esthétique et éthique entre le geste pictural et l’appel à des êtres qui ont une histoire, qui ont été là, c’est ce qui motive Marlene Dumas à reprendre perpétuellement le portrait comme motif.

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Peindre juste et vite !

C’est aussi pourquoi Marlene Dumas s’efforce, dans la réalisation de ces figures, de les peindre dans un temps court, quitte à y revenir “rapidement” durant plusieurs mois ou années. Il y a toujours une grande énergie, pour ne pas dire presque une certaine brutalité, dans la touche de Marlene Dumas. L’aspect expressionniste et très brut, voire quasiment « bad painting », de son œuvre trouve son origine dans cette approche très concentrée. Si la figure est représentée dans une gestuelle rapide, et si pour Marlène Dumas l’objet est avant tout plastique, elle n’en est pas moins soucieuse de la justesse de sa figuration par rapport au sujet. L'empathie gestuelle est une forme de communion, une façon de ne pas perdre la sincérité fugace de l’émotion et l’équilibre entraperçu d’une intuition « esthétique ».