Markus Akesson l’étrangeté en pleine lumière
Markus Akesson, expose, à partir du 13 janvier 2018, ses dernières œuvres à la galerie Da End, sous le titre de « Let me sleep through the light » qui synthétise assez bien sa démarche qui se situe entre onirisme lunaire, perméabilité des plans de réalité et pollinisation symbolique, tout ceci sous une lumière catatonique qui fait surgir l’étrange et l’inquiétude.
© Markus Akesson.
Markus Akesson, surréaliste, hyperréaliste, néo-symboliste ou disruptif ?
Markus Akesson, (né en Suède, 1975), pour employer un terme à la mode, est un artiste peintre disruptif mais dans une manière des plus classique, en ligne droite des hyperréalistes avec une touche plus affichée, moins lisse.
L’on pourrait tout aussi bien dire que Markus Akesson est un des héritiers du surréalisme ou des écoles belges, en particulier Delvaux, et plus contemporain Michael Borremans.
© Markus Akesson.
Peinture et dramaturgie
Il y a aussi de nombreuses corrélations possibles, assez naturelles, avec le cinéma issu de l’expressionnisme et le surréalisme. C’est surtout vrai des éclairages très spécifiques des compositions que l’artiste suédois élabore minutieusement comme des mises en scène cinématographiques. La source de lumière est fréquemment hors champ et puissante au point de « surexposer » le personnage principal, le plus souvent situé au centre de la toile. Elle semble d’ailleurs provenir du haut à droite (pour le regardeur), elle « tombe » sur le sujet, l’accable presque. Il émane dés lors de ce dernier un effet de lueur interne, le modèle diffuse tel un réflecteur. L’éclat, à la limite du blanc brûlé, des épidermes et des tissus procure un effet onirique supplémentaire. Rien n’est donc ici naturel, naturaliste, c’est une dramaturgie s’inspirant du Caravage comme du Réalisme Poétique d’un Marcel Carné mais aussi de réalisateurs cultivant l’étrange tel que David Lynch ou d’un Ingmar Bergman pratiquant la suspension à connotation allégorique, notamment dans « Le Silence », ainsi que « Persona ».
© Markus Akesson.
Le temps en pleine lumière
A l’instar du Caravage, Markus Akesson arrête l’action dans un éclat de lumière donnant l’impression qu’elle a surgi de l’obscurité, que l’on assiste, au sens strict, à un événement stupéfié. Les récits de Markus Akesson ne donnent que rarement l’impression d’un avant et d’un après. C’est une peinture « d’idées » elliptiques, de scènes mentales plus que de narrations ou d’histoires dont le tableau serait un moment ou la synthèse par juxtaposition à l’image de la peinture gothique notamment. La temporalité est absente des scènes mentales que le peintre fait surgir de l’obscurité de l’imaginaire, du fantasme ou de lectures servant de prétextes.
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